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INTRODUCTION
Le Centre OLAME, sous commission du Conseil Diocésain de Développement (CDD) chargée de la promotion de la femme, a pour mission de « contribuer à la promotion intégrale de la femme et de la jeune fille en province du Sud-Kivu, lutter contre les violences basées sur les genres , coordonner leurs initiatives pour l’autopromotion socio-économique, culturelle et politique , restaurer la dignité de la femme et de la jeune fille pour que l’homme et la femme interagissent dans la société grâce à la sensibilisation, à la formation et au renforcement du pouvoir économique. Ainsi, la femme devient une valeur et une chance pour l’Eglise et pour le monde.
Le mois de Mars étant consacré mois de la femme, le Centre Olame trouve en ce mois une opportunité pour pouvoir travailler à sa mission, par la réalisation des actions de sensibilisation visant à contribuer à la promotion intégrale de la femme et de la jeune fille. Pour ce faire, il se propose en ce mois de Mars 2013, d’orienter ses activités de sensibilisations dans les milieux scolaires afin de susciter la prise de conscience de la jeune fille sur son rôle à faire émerger les idéaux de la JIF.
En effet, l’édition 2013 de ce mois de la femme a pour thème international «Elimination et prévention de toutes formes de violences à l’égard des femmes ». Alors que sur le plan national le thème arrêté est «Ensemble contre la guerre et les violences à l’égard des femmes et des filles en consolidant la paix et la justice en RDC ».
Nul n’ignore que la femme, de surcroît, la jeune fille ignorante de son identité est exposée aux violences de toutes formes. D’où, il est impérieux de lui communiquer dès le bas-âge, les vraies valeurs liées à sa personne et lui enseigner comment les sauvegarder et les exploiter pour son épanouissement.
C’est pourquoi, ces sensibilisations s’adresseront à la fois aux élèves des écoles primaires et secondaires. Outre la présente introduction et la conclusion, le présent module qui renferme l’essentiel de cette sensibilisation comporte quatre points à savoir ;
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Historique de la journée internationale de la femme
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Le 8 Mars comme journée de revendication
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Identité de la femme et Genre
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Sensibilisation des jeunes
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DEROULEMENT DE L’ACTIVITE
Le présent rapport va porter sur les sensibilisations menées par les animatrices Furaha BALUNGWE, Nicole NYANGOLO et Wilhermine FURAHA :
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Au Lycée Nyakavogo de Bagira
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A l’Institut Bahati de Kadutu
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A l’Ecole maternelle et primaire Lestonac à Nguba/Ibanda
Ces sensibilisations se sont effectuées de la manière suivante :
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Vendredi, 08 Mars 2013 (Avant-midi) :
Reçues par la Sœur Brigitte, préfète du lycée Nyakavogo, les animatrices Nicole NYANGOLO et Wilhermine FURAHA ont échangé, pendant une heure, avec 39 lycéennes (5èmes Pédagogie et Commerciale confondues), avant la célébration eucharistique organisée par cet établissement à l’occasion de la JIF.
Les élèves ont elle-même fait un état de lieu des attitudes et comportements observés lors des JIF passées (Organisation et récupération de la JIF par les politiques à qui doivent pourtant s’adresser les revendications, les défilés, le port des uniformes (pagne, t-shirt, casquettes,…), les slogans et chansons, les cocktails et buffets, l’ivresse, les sorties et/ou rentrées tardives des femmes, les abus sur des femmes ayant perdu leur contrôle, le soulèvement des femmes et des filles au sein des familles,…)
Et, sur base de l’exposé des animatrices du Centre Olame sur les origines et les idéaux de la JIF en Europe et aux Etats Unies, elles ont compris que la JIF est une journée de revendication des droits des femmes, de faire un bilan sur la situation des femmes dans la société et de célébrer leurs avancées.
A la question de savoir si le port des pagnes et les défilés étaient à jamais bannis des JIF, les animatrices ont répondu à leurs interlocutrices que cette décision émanant de la ministre du genre, famille et enfant a concerné la JIF 2013. En effet, l’autorité a décidé que la JIF 2013 ne connaîtrait pas de défilé commémoratif sur toute l’étendue du pays, ni le port de pagne par les élèves dans les écoles. La ministre a plutôt recommandé l’organisation des conférences, des échanges, des réflexions permettant à la population d’appréhender l’essence et le sens de la célébration de cette journée. Cela, pour une réelle appropriation de la lutte des femmes, pour leur épanouissement et pour le développement du pays.
Pour ce faire, les filles du lycée Nyakavogo ont retenu qu’il ne suffit pas seulement de défiler, chanter, danser ou arborer un uniforme pour des intérêts dérisoires et qui ne correspond pas aux objectifs de la lutte menée, mais il s’agit plutôt de porter des messages, des uniformes, des calicots pouvant faire entendre les désidératas des femmes.
Par ailleurs, les lycéennes de Nyakavogo ont désiré savoir comment revendiquer ses droits en tant qu’élèves filles lorsqu’ un enseignant vous fait chanter en vous faisant échouer dans son cours pour que vous cédiez à ses avances.
A cette préoccupation, il leur a été d’abord conseillé en tant que, femmes de demain, de toujours saisir l’opportunité de la JIF pour rédiger des mémos et présenter leurs revendications et des recommandations à leurs dirigeants pour demander un changement de leurs conditions. Ainsi, lorsqu’une élève est harcelée par son enseignant, elle devra dénoncer cela au près des autorités de l’école et le dire à ses parents pour que cela soit réprimé et que l’élève recouvre ses droits. Cela dit, les animatrices ont demandé aux élèves d’être appliquées et d’avoir un comportement irréprochable vis-à-vis de leurs enseignants, afin de ne pas leur donner un prétexte de les harceler.
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Vendredi, 08 Mars 2013 (Après-midi)
L’après-midi, les animatrices ont réalisé la même activité dans une grande salle de la paroisse Saint François de Kadutu avec un échantillon de 150 élèves (filles et garçons) de 1ère, 2ème, 3ème, 4ème et 5ème années secondaire de cet Institut mixte.
A Kadutu, les échanges se sont aussi appesantis sur l’identité de la femme, le genre et la sensibilisation contre les fléaux qui rongent la jeunesse (drogues et boissons fortement alcoolisées, débauche et prostitution,…).
Parlant de l’égalité des chances entre garçons et filles, entre hommes et femmes, les garçons de l’Institut Bahati ont particulièrement recommandé une forte sensibilisation au près des femmes et filles pour les aider à connaître leurs droits qu’elles ignorent bien souvent et les capacités pour qu’elles soient compétitives dans la vie pratique. Les filles et garçons de l’Institut Bahati ont par ailleurs recommandé aux autorités congolaises :
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De s’impliquer davantage pour le rétablissement de la paix et de restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue de la RDC, à l’Est de la RDC en particulier ;
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D’améliorer les conditions socio-économiques de la population ;
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De faire respecter les droits de la femme en RDC et de punir les auteurs de violences faites à la femme.
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Samedi, 09 Mars 2013 (Avant-midi)
A l’issue des échanges sur le genre adapté aux 231 élèves filles et garçons des classes des 5èmes et 6èmes Primaires du Lestonac par les animatrices Furaha BALUNGWE et Wilhermine FURAHA, ces enfants ont relevé le fait qu’au niveau de leur école, certains droits de leurs camarades filles ne sont pas respectés par les garçons parce que ces dernières sont parfois méfiantes et arrogantes. Et pour dénouer cette situation, ils ont personnellement passé le message à leurs camarades filles en ces termes :
« Les filles sont nos petites et grandes sœurs, elles doivent bien s’habiller et ne pas être méfiantes. Elles ne doivent pas trop aimer l’argent et éviter de trop s’amuser avec les hommes pour ne pas se faire violer… ».
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CONCLUSION
Le Centre Olame a ciblé les milieux scolaires pour s’adresser aux jeunes du fait qu’actuellement, la jeunesse est en crise et a besoin d’être prise en compte.
Nul n’ignore que la jeunesse joue un rôle important dans la société car elle favorise le développement, le renouvellement de la société et elle est le pilier de la société car elle est vivante, courageuse et solide. En effet, ces élèves garçons sont les hommes de demain et leurs camarades filles sont les femmes de demain.
Il était donc impérieux pour le Centre Olame de leur communiquer non seulement les idéaux de la Journée Internationale de la femme, mais aussi de les sensibiliser quant aux maux qui rongent la jeunesse aujourd’hui (drogues et boissons fortement alcoolisées, débauche et prostitution,…), susceptibles de gâcher leur avenir.
Sur base d’un conseil tiré de la Bible dans le livre d’Ecclésiaste au chapitre 12, verset 1 à 4, les animatrices du Centre Olame ont demandé à leurs interlocuteurs de bien considérer leurs voies et de s’interroger avant de poser des actes, pour vivre une vieillesse sans regret.
A l’issue de ces trois séances de sensibilisations menées dans les trois institutions scolaires, la quasi-totalité des élèves, restés sur leur soif, ont manifesté le vœu de voir le Centre Olame organiser et multiplier des journées d’échanges avec les jeunes.
En collaboration avec Nicole Nyang.