Le Centre Olame, une structure de l’Archidiocèse de Bukavu intervient dans l’amélioration des conditions de vie de la femme et de la famille. Après la guerre de libération de 1996, il s’en est suivi plusieurs autres guerres et conflits armés (surtout à l’Est du pays) avec beaucoup des conséquences sur la population civile et en particulier les femmes. Le Centre Olame a travaillé d’une manière particulière sur une de conséquences perpétré par les hommes en armes, qui est devenu à la longue un crime contre l’humanité et a été considérée comme « arme de guerre…outils de guerre » dont les violences sexuelles.
Dès 2001, le Centre Olame a accueilli à son bureau les premières victimes de violences sexuelles en provenance du territoire de Kabare qui nécessitaient une assistance médicale et un accompagnement psychologique. Dès lors, l’approche de prise en charge holistique (assistance combinée) a été développée par le Centre Olame qui a étendu ses actions au profit des victimes de violences sexuelles dans les autres territoires du Sud – Kivu. Les actions de prise en charge holistique étaient toujours accompagnées par le plaidoyer pour la paix au niveau national et international enfin de contrecarrer ce phénomène dramatique ainsi que, le plaidoyer pour la loi n°06/19 de 2006 portant sur la répression des violences sexuelles. Plus de 5000 femmes et filles victimes et survivantes des violences sexuelles ont été accompagnées et d’autres orientés vers les organisations locales partenaires pour la prise en charge médicale et juridique. Alors que les autres organisations travaillaient sur la thématique, il y a eu la mise en place des cadres de concertation, les synergies et les plates-formes en vue de coordonner les actions. Malgré ces efforts et interventions, on a observé que la situation restait la même et les victimes étaient recensées par plusieurs organisations et plusieurs reprise.
A partir de 2007, le Centre Olame a procédé à une auto évaluation sur ses interventions dans la prise en charge. Partant de cette auto évaluation, au mois de Mars 2008, le Centre Olame a pris l’option de s’intéresser aux causes des violences sexuelles plutôt que continuait à travailler sur les conséquences. Et pour se faire, il a développé l’approche « préventive des violences sexuelles et violences basées sur le genre », une approche lucide ayant comme base l’auto responsabilité des tous les acteurs sociaux pris comme acteurs préventifs. Pour la mise en œuvre, les stratégies ont été développées en interne avec une politique d’intervention permettant de vérifier l’impact des actions menées. Ainsi, nous avons impliqués les auteurs potentiels et non potentiels dans toutes les démarches entreprises en vue de rechercher les causes et de conscientiser les acteurs. Les actions ont été donc orientées vers les auteurs de viol et les acteurs impliqués d’un côté et de l’autre côté vers la communauté. Le cadrea étaient composés des :
- Chefs coutumiers
- Militaires loyalistes (FARDC) et Police Nationale Congolaise (auteurs des VS et non auteurs)
- Groupes armés (Maimai, et autres milices)
- Groupe armé étranger (FDLR)
- Autorités politiques et administratives
- Acteurs de la société civile (personnel de santé et défenseurs des droits humains)
- Femmes et hommes survivantes (communauté)
Nous avons mis en place différents outils pour la sensibilisation et le développement de l’approche : modules, posters, messages crafts, campagne publique, boîte à image …
Un officier militaire nous avait rassurés, après qu’il ait été arrêté pour un acte de viol commis par un de ses sujets, que lui – même était auteur et commanditaire des plusieurs cas de viol … « ce que j’ai appris de vous, si je le savais avant je serais un bon militaire et aurais près de moi des hommes de troupe intègres et patriote respectant la dignité humaine… »
L’approche a pris forme et a été appréciée et appliquée par d’autres organisations une année après. Le Centre Olame continue à mettre en applique cette approche et l’adapte au contexte en l’améliorant. Actuellement, pour accompagner les victimes survivantes de violences sexuelles, le Centre Olame applique la sociothérapie en vue d’éviter une double stigmatisation de la personne accompagnée. Néanmoins, pour certains cas, l’accompagnement individuel est fait selon que la situation se présente.