Formation des responsables du Comité Diocésain des Femmes (CDF) par le Centre Olame

Au cours de la réunion du Comité Diocésain de Femmes (CDF) tenue le 31 janvier 2012, au Centre Olame, les participantes ont convenu qu’à la prochaine réunion du CDF l’on parlera de la place et du rôle de la femme dans les organes, structures et services de l’archidiocèse de Bukavu, tout comme de l’engagement de la femme conformément aux recommandations du Synode des évêques d’Afrique tenu à Rome en 2009. Le mardi 14 février 2012, deux orateurs ont été invités par le Centre Olame pour donner cette formation aux responsables du CDF dans la « Maison Antoinette ». Deux thèmes ont été développés :

  1. 1.       « La place de la femme dans le Directoire pastoral »
  2. 2.      « Eglise d’Afrique au service de la paix et de la réconciliation ».

 

Le premier thème, « La place de la femme dans le Directoire pastoral », a été développé par l’Abbé Floribert Bashimbe, Directeur du Centre Diocésain de Pastorale, Catéchèse et Liturgie (CDPCL) de l’archidiocèse de Bukavu. L’orateur a subdivisé ses enseignements en deux points:

1)      La place et le rôle de la femme dans l’Eglise.

2)      La femme dans la pastorale générale de l’archidiocèse de Bukavu.

En abordant le premier point, l’orateur a montré que, selon la Sainte Bible, en Genèse 1,27 : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu. Homme et femme il les créa », l’égalité de dignité entre l’homme et la femme est clairement établie par le Créateur, quoique les deux aient des rôles sociaux différents. Le Pape Jean Paul II avait développé ce thème à travers sa lettre apostolique « Mulieris Dignitatem » (1983) sur la dignité de la femme.

L’Abbé a ensuite dit aux participantes que la femme de l’archidiocèse de Bukavu doit éviter de tomber dans la tentation actuelle du mouvement féministe qui confond le rôle et la valeur de la femme. Il a montré à ses auditrices que ce n’est pas nécessairement le rôle social qui confère la valeur à un être humain. Car il pourrait y avoir, selon l’Abbé, de grands chefs d’entreprises, hautement respectés, rompus dans l’organisation professionnelle de leur entreprise, qui cependant mènent une vie dissolue et mesquine à la maison alors que leurs subalternes mènent une vie digne et respectueuse.

L’Abbé a montré que la femme de l’archidiocèse de Bukavu doit savoir que dans l’Eglise primitive, les femmes ont joué un rôle prépondérant, et le Christ avait tellement de considération pour toutes les femmes qui le côtoyaient qu’il s’adressait à elles avec respect et affection. Elles ont joué un rôle « de premières évangélistes » parce qu’elles ont été les première à annoncer la « Bonne nouvelle » de la résurrection de Jésus-Christ. En devenant enfant de Dieu elles n’ont pas changé leur position humaine dans la société tout comme aujourd’hui non plus. A cet effet, la Bible recèle de passages éloquents, entre autres: Psaume 68, 11 : « Le Seigneur dit une parole, et les messagères de bonnes nouvelles sont une grande armée », Galates 3, 28 : « Il n’y a ni Juif ni Grec, ni esclave (ouvrier) ni libre (patron), ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus », Romains 16, 12 : « Saluez Tryhène et Tryphose, qui travaillent pour le Seigneur. Saluez Perside, la bien-aimée, qui a beaucoup travaillé pour le Seigneur », A ctes 9, 36 : « Il y avait à Joppé, parmi les disciples, une femme nommée Tabitha, ce qui signifie Dorcas : elle faisait beaucoup de bonnes œuvres et d’aumônes ».

Dans le second point de son exposé, « La femme dans la pastorale générale de l’archidiocèse de Bukavu », l’Abbé Floribert Bashimbe a montré aux participantes que l’église locale de Bukavu est une portion du peuple de Dieu confiée à la sollicitude pastorale de l’Archevêque. Ce dernier a une triple charge pastorale : enseigner, sanctifier et gouverner les brebis qui lui sont confiées. Pour assumer sa charge épiscopale, l’Archevêque se fait aider par des prêtres, des religieuses, religieux et des ministres laïcs (hommes et femmes).

A cet effet, l’évêque a mis en place des organes qui assurent tous les services rendus par l’archidiocèse, en l’occurrence : le Collège des consulteurs, le Conseil presbytéral, la Curie diocésaine, le Conseil pastoral diocésain et le Conseil diocésain pour les affaires économiques. Dans les deux premiers ne siègent que des prêtres. Les services diocésains fonctionnent sous forme de commissions diocésaines et jouent un rôle exécutif. Il y en a sept:

1)      la Commission des biens (dont le service modérateur est l’économat général) ;

2)      la Commission pastorale (dont le service modérateur est le CDPCL) ;

3)      la Commission de la santé (dont le service modérateur est le BDOM) ;

4)      la Commission de développement (dont le service modérateur est le Bureau Diocésain de Développement (BDD)) ;

5)      la Commission Diocésaine Justice et Paix (CDJP) ;

6)      la Commission de Communication Sociale

7)      la Commission de l’Education (dont le service modérateur est la Coordination provinciale et diocésaine des Ecoles).

Tous ces services sont dans la Curie diocésaine, car c’est elle le « gouvernement de l’église locale », elle gère les activités diocésaines au quotidien. Mesdames Mathilde Muhindo et Maria Masson, respectivement Directrice du Centre Olame et Directrice du Bureau Diocésain des Œuvres Médicales (BDOM), font partie de la Curie diocésaine. L’orateur a montré à ses auditrices que la responsabilisation du laïcat est donc effective, sans distinction de sexe car l’on devait évoluer de la conception pyramidale de l’Eglise vers l’Eglise-famille de Dieu. Ainsi donc les femmes peuvent exercer tous les dons de l’Esprit Saint au sein de l’Eglise, à travers l’animation de la louange, l’éducation à la foi à travers la catéchèse, l’administration pastorale, les œuvres caritatives… tout cela dans la modestie.

L’orateur a fini ses enseignements par une recommandation au CDF car il est constitué des responsables, venant de toutes les paroisses de l’archidiocèse et par lui, il pense que ce message pourra directement arriver à la base : étant donné que la famille est la source de toute éducation et que c’est d’elle que proviennent tous les responsables, il est absolument nécessaire que l’éducation des enfants soit prioritaire car les « grands de ce monde » veulent détruire la famille et l’Eglise. Que les femmes manifestent ouvertement leurs opinions qui pourront être prises en compte dans la 3ème édition du Directoire pastoral.

La deuxième communication a été faite par Mme Odette Wimba du Bureau Diocésain des Œuvres Médicales. Elle a puisé l’essentiel de ses enseignements dans l’Exhortation apostolique post-synodale Africae Munus du Pape Benoît XVI, surtout en son premier chapitre « Au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ».

L’oratrice a montré aux femmes que le Pape Benoît XVI et tous les évêques d’Afrique exhortent l’Eglise d’Afrique à œuvrer pour la réconciliation et ce, à travers la justice et la paix pour que change le visage actuel que présente l’Afrique : la guerre et tous ses corollaires, la famine, la pauvreté, le manque de beaucoup de services de base… A cet effet, le Pape Benoît XVI a montré la responsabilité de chacun. Pour le Pape, comme l’a montré l’oratrice, cette paix est durable et elle passe à travers la justice, c’est-à-dire en offrant à chacun ce qui lui est dû. C’est à cette condition seulement, ajoute le Pape, qu’une vraie réconciliation s’instaurera. Cela émane de bonnes relations entretenues en famille car, c’est ici, en premier où chacun fait l’expérience ultime de la gratuité d’amour que les autres membres de la famille lui expriment, c’est ici que toute personne se représente sa première image de Dieu, en vivant avec ses parents et ses frères et sœurs qui se soucient de lui ; à son tour, lui aussi peut donner gratuitement aux autres ce qui leur est dû. Si par malheur, quelqu’un manque « cette chaleur humaine », il n’aura plus jamais d’autres endroits où la recouvrer, d’autant plus que l’école n’est qu’un complément, si pas un supplément. C’est pourquoi, pour le Pape Benoît XVI, la famille est irremplaçable, c’est en elle seulement que provient la vie qui monte après par capillarité dans la société, dans la nation et enfin dans le monde entier.

Mme Odette Wimba a dit à ses consœurs que le Pape Benoît XVI a montré que la femme africaine possède beaucoup d’atouts, de talents et de valeurs que Dieu lui a donnés. Le Pape Benoît XVI dit ce qui suit dans son Exhortation apostolique post-synodale Africae Munus, Chapitre II, point II. D.N° 58 : « Vous, les femmes catholiques, vous vous inscrivez dans la tradition évangélique des femmes qui assistaient Jésus et les apôtres (cf. Lc 8,3) ! Vous êtes pour les Eglises locales comme leur « colonne vertébrale », car votre nombre, votre présence active et vos organisations sont d’un grand soutien pour l’apostolat de l’Eglise. Quand la paix est menacée et la justice bafouée, quand la pauvreté est grandissante, vous êtes debout pour défendre la dignité humaine, la famille et les valeurs de la religion. Puisse l’Esprit Saint susciter sans cesse dans l’Eglise des femmes saintes et courageuses qui apportent leur précieuse contribution spirituelle à la croissance de nos communautés ! ».

En vertu de ceci, l’Oratrice a montré aux participantes que la femme africaine doit s’employer à défendre les valeurs de l’Eglise quoi que celles-ci soient menacées par la modernité.

Mme Odette Wimba a terminé en disant à ses consœurs que le Pape a salué tous les progrès accomplis pour favoriser l’épanouissement et l’éducation de la femme dans certains pays africains, mais il a relevé la persistance de certaines pratiques culturelles et résiduelles qui ne promeuvent pas du tout la dignité et les droits de la femme, parce que dans certains milieux l’on favorise encore la promotion des garçons et des hommes au détriment de celle des jeunes filles et des femmes.

L’oratrice a clos ses enseignements par un message d’encouragement émanent du Pape Benoît XVI: « Avec les Pères synodaux, j’invite instamment les disciples du Christ à combattre tous les actes de violence contre les femmes, à les dénoncer et à les condamner. Dans ce contexte, il conviendrait que les comportements à l’intérieur même de l’Eglise soient un modèle pour l’ensemble de la société ».

 

Fait à Bukavu le 16 février 2012
Madame Mathilde Muhindo,
Directrice du Centre Olame

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